J’adore la couture.
J’adore la couture à la main.
J’adore le point.
La façon dont le fil se faufile à travers le tissu. Il
entre, bifurque, il change de direction et ressort pour plonger à nouveau…
On croit qu’il se perd, et lui sait parfaitement où il va.
Le plus beau pour moi, est de pouvoir observer la main qui
le conduit.
Le geste.
Le geste de la main qui fait.
La main est un oiseau, qui virevolte au dessus du tissu. Si
la main a l’expérience du geste, elle vole d’un point à un autre, attachée par
le fil.
Il m’est difficile, à ce moment là, de savoir qui dirige quoi. Il me
semble que la main fait la cour au tissu par l’entremise du fil, comme un
échange amoureux.
Comme deux êtres qui ne pouvaient que se rencontrer. Ils
sont seuls au monde.
Eperdus de leur rencontre, un ballet amoureux…
En visitant une exposition de Louise Bourgeois, j’ai reconnu
son point.
J’ai cru voir la main s’envoler.
J’aurai voulu voir son geste.
J’ai
pensé à toutes les mains de couturières que j’avais vu voler, et à celles que
je n’avais jamais vu mais dont je connais la signature par les confections.
Par leurs points.
J’adore le point.
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